Douces retrouvailles

Je ne savais pas si c'était une bonne idée, mais puisque les Parias avaient fait une percée dans le mondes des Hommes, je ne pouvais m'empêcher de penser à ma soeur et au fait que je pouvais enfin la revoir. Tout en espérant que celui qui était mon père ne serait pas là à ce moment.
Ayant préféré voyager de nuit pour mieux me faufiler dans le royaume, je suis arrivé durant le crépuscule dans ce qui était mon ancienne maison; construit au milieu de quelques arbres sur le flanc ouest de la montagne Iriana, montagne où est situé Silinas, ce manoir appartenait depuis des siècles à notre famille et à cet instant, il était en possession de ma soeur. Mon père logeait dans les quartiers militaire de Silinas.
J'approchais silencieusement. Les murs blanc me rappelaient des souvenirs, autant bons que très mauvais. Au bruit d'un galop de cheval venant de ma droite, je me cachais dans les fourrés afin de dissimuler ma présence. Et je l'a vis. Si belle et si fière sur son cheval noir que je compris à ce moment la rumeur qui circulait dans les rang des Parias, qu'une belle femme humaine était à la tête des armées des Hommes. Un doux sourire illumina mon visage. Elle m'avait tant manqué... Elle descendit du cheval et entra dans la maison, claquant la porte derrière elle. Sa mauvaise humeur légendaire était toujours présente. Je me souvins de journées entières à tenter de la calmer car quelque chose n'allait pas.
Secouant la tête afin de m'extirper de ces souvenirs dont je ne voulais plus m'attacher, j'avançais lentement, profitant de l'obscurité qu'offrait la forêt alors que le soleil se cachait à l'horizon pour disparaître dans le désert. Lorsque je posais ma main sur la poignée de la porte, une étrange sensation de malaise m'envahit. Il y a des choses qu'on aurait aimé oublier. La dernière fois que j'étais ici, c'était il y a neuf ans. Neuf années où j'ai trouvé ce dont je ne trouvais pas dans ces lieux. Cette pensée me conduisit à mon père ce qui m'arracha une mine de dégoùt sur mon visage. A ce moment, je me rendis compte que j'avais bien fais de partir, de tout quitté sans me retourner et en laissant tout derrière moi. Tou ou même un peu trop. Je me suis longtemps dis que j'aurai mieux fait d'arracher ma soeur aux griffes de mon père et de l'emener avec moi afin qu'elle ne suive pas ses traces comme elle le fait. A vrai dire, le fait de savoir qu'elle pouvait devenir comme lui me dégoutait davantage. Pas elle. Pas ma Lina...

J'ai doucement poussé la porte qui n'émit pas de grincement et me plongeait dans mon ancienne demeure. Un frisson parcourut mon dos. Rien n'avait changé mis à part quelques babioles appartenant à ma soeur, puisque mon père n'habitait plus ici. J'avançais lentement, prenant soin de ne pas faire de bruit sur les dalles blanches du hall d'entrée. Tout était si calme, comme auparavant. Mais cette fois, c'était moins angoissant et une chaleur m'envahit doucement. Je venais de retrouver un foyer oublié.
Une lumière de feu me vint de la gauche, du grand salon si je me souviens bien. Je m'approchais. Effectivement, un feu crépitait sagement dans la cheminée au fond de la pièce alors que de grands fauteuils tournés vers celle ci me rappelaient d'étranges souvenirs. J'avançais toujours, sans regarder autour de moi, les yeux rivés sur les flammes oranges qui dansaient dans cette immense cheminée en pierres blanches. Beaucoup de choses me vinrent en mémoire. Une fois devant le feu, je m'arrêtais, toujours et encore noyé dans mes souvenirs sans que je remarque une présence derrière moi qui venait de pénétrer dans la pièce...